Les causes de la chute de cheveux

Chute de cheveux occasionnelle, chronique ou alopécie androgénétique : tout le monde, homme et femme, peut être touché par le phénomène. Les causes sont multiples et pas toujours simples à identifier. On fait le point.

DU_HOME-PAGE_VISUEL-DERMATOLOGIST_BASE_HEADER 960x584

Sommaire

A quoi ressemble le cycle de vie d’un cheveu ?

Pour bien comprendre le processus de chute de cheveux et sa cause, il convient d’avoir en tête le schéma de pousse des cheveux. Le développement du cheveu est de nature cyclique, caractérisé par des phases de régression et de régénération. Chaque cycle pilaire comprend trois phases principales :

  • La phase anagène correspond à la croissance du cheveu. Au cours de cette phase, les cellules matricielles du bulbe se multiplient. C’est lors de cette phase que la tige pilaire est produite par le follicule pileux. Cette phase pendant laquelle le cheveu pousse d’un centimètre par mois, dure en moyenne de 2 à 6 ans.
  • La phase catagène correspond à une phase de transition durant laquelle le follicule pileux devient inactif. Les cheveux stoppent leur croissance pendant 2 à 3 semaines. La régression du follicule pileux permet à la papille dermique de se retrouver à proximité des cellules souches du bulbe.
  • La phase télogène dure 2 à 3 mois au cours desquels on note l’absence de production de tige pilaire. Les cheveux “morts”, refoulés par d’autres cheveux en phase anagène, tombent. Ce sont les 25 à 60 cheveux que vous retrouvez sur votre brosse ou sur vos vêtements et que vous perdez chaque jour.

Dans des conditions normales, chaque follicule pileux suit son propre cycle, de sorte que les phases du cycle pilaire ne surviennent pas de manière simultanée sur l’ensemble des follicules pileux. Ainsi, sur un cuir chevelu normal contenant environ 100 000 cheveux, 86 % des cheveux sont en phase anagène*.

Chute de cheveux femme : les causes hormonales sont fréquentes

Il n’est pas toujours simple d’identifier la cause précise d’une chute de cheveux. Surtout lorsque cette dernière est passagère. Cependant, les variations hormonales font partie des premiers éléments passés à la loupe par les spécialistes. En effet, il est scientifiquement observé et reconnu que les hormones possèdent un degré d’implication, plus ou moins important, dans les différents types de chutes de cheveux : effluvium télogène aigu (chute de cheveux occasionnelle), effluvium télogène chronique (chute de cheveux chronique), alopécie androgénétique et vieillissement capillaire.

Parmi les personnes consultant pour une chute de cheveux, la proportion des femmes est largement majoritaire. Chez la femme, la chute de cheveux due à une variation hormonale est assez courante :

  • Il n’est pas rare d’observer un lien entre pilule contraceptive et chute de cheveux. En cause : la composition et le dosage des hormones qui peuvent varier d’une pilule contraceptive à l’autre. Par exemple, les progestatifs seuls auront des effets androgéniques sur les cheveux pouvant provoquer une chute de cheveux diffuse occasionnelle. Alors que les progestatifs associés à des œstrogènes pourront avoir un effet positif sur la qualité des cheveux.
  • Les changements hormonaux observés lors de la période post-partum sont également souvent à l’origine d’une chute de cheveux occasionnelle. En cause : le taux d’hormones œstrogènes qui chute après l’accouchement. Les spécialistes estiment qu’un tiers, voire la moitié des femmes, seraient concernées par la chute de cheveux après l’accouchement**.
  • Les désordres thyroïdiens sont souvent évoqués parmi les causes de l’effluvium télogène chronique (le terme scientifique de la chute de cheveux chronique évoluant depuis plus de 6 mois de façon fluctuante). Elle survient principalement sur des individus avec à l’origine, des cheveux en bonne santé. Cette chute de cheveux peut avoir les mêmes causes chez l’homme.
  • Le mécanisme de survenue de l’alopécie androgénétique est lui aussi hormonal, impliquant les récepteurs aux androgènes présents au sein de la papille dermique. Cette chute de cheveux diffuse chronique (la chute s’étale sur plus de 6 mois) se manifeste généralement entre 30 et 40 ans. 70 à 80 % des hommes sont touchés contre 29 à 42 % des femmes au cours de leur vie***. Dans de nombreux cas, le terrain de l’alopécie est héréditaire. Et, quand cette alopécie est féminine, elle a les mêmes causes.

?Mais la cause de l’alopécie n’est pas toujours hormonale…

La chute de cheveux chez la femme jeune peut avoir d’autres causes que celles dites hormonales.

  • La chute de cheveux liée au stress induit un mécanisme physiologique particulier : au niveau du cuir chevelu, les cellules soumises à un stress ponctuel ou profond, libèrent des neurotransmetteurs (les substances P) qui déclenchent une cascade inflammatoire aigüe. Cette dernière a pour effet d’inhiber le cycle pilaire normal : les cheveux passent alors en phase télogène de façon prématurée, ce qui provoque une chute soudaine et brutale 3 à 4 mois après le facteur déclenchant. C’est la chute réactionnelle ou effluvium télogène aigu.
  • Le rapport entre fatigue et chute de cheveuxexiste bel et bien. La fatigue physique et psychologique, peut intervenir dans plusieurs types de chutes de cheveux :

- soit occasionnelle, suite à un facteur déclenchant lié par exemple à une situation de stress
- soit chronique, due par exemple à une anémie, engendrée par une carence en fer. Étroitement liée à la fatigue, la chute de cheveux liée à une carence alimentaire peut ainsi provoquer une chute des cheveux fluctuante sur plus de 6 mois.

  • L’alopécie de traction est une chute de cheveux dite mécanique, et non physiologique. À cause de coiffures trop serrées ou trop lourdes par exemple, le follicule pileux est directement impacté. En tirant sur le cuir chevelu, la fibre capillaire est peu à peu éloignée de sa cavité. Les tractions répétées sur les cheveux peuvent être une cause d’alopécie à 30 ans et parfois même encore plus jeune.
  • Sous le terme d’ alopécie médicamenteuse, se cache une chute de cheveux réactionnelle à la prise de certains traitements. Les grandes familles de médicaments à surveiller : les anticoagulants, les antidépresseurs, les anticonvulsivants, les antihypertenseurs, certains anti-inflammatoires, les traitements thyroïdiens, les bêtabloquants, certains traitements anti-cholestérol, les médicaments contenant du lithium et les rétinoïdes.

L’administration de chimiothérapies anticancéreuses ou l’exposition à la radiothérapie de la tête et du cou sont également responsables d’un certain type de chute.

* Source : Olsen, 1994; Shapiro, 1996
** Source : Grover and Khurana, 2013
*** Source : Blume-Peytavi et al., 2011; Wang et al., 2010)

Retour en haut